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Canada : un « Libanais » natif d’Abidjan à la tête de la police montréalaise

-La nomination de Fady Dagher, un « communicateur hors-pair », tombe à point nommé dans la métropole québécoise, en proie à des tensions générées, entre autres, par le profilage racial et la prolifération des armes à feu

Ekip  | 25.11.2022 - Mıse À Jour : 25.11.2022
Canada : un « Libanais » natif d’Abidjan à la tête de la police montréalaise

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AA / Montréal / Hatem Kattou

Fady Dagher (54 ans) a été présenté, officiellement, jeudi, en conférence de presse animée par la mairesse Valérie Plante, en tant que nouveau chef du Service de police de la Ville de Montréal (SVPM), ont rapporté les médias locaux.

Natif de la Côte d'Ivoire, de parents libanais, Fady Dagher est arrivé au Canada à l'âge de 17 ans, où après l’obtention d’une maîtrise en administration des affaires pour gestionnaires de l’Université McGill–HEC Montréal, il a intégré la SVPM au sein duquel il gravi les échelons pendant 25 ans.

Pressenti, en 2015, pour occuper le poste de chef de la SVPM, il a été écarté au dernier stade de la sélection par l’ancien maire, Denis Coderre. Depuis, Fady Dagher a été, durant cinq ans (depuis 2017), à la tête du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL), ville située au sud de Montréal.

Intervenant durant la conférence de presse, Dagher a souhaité voir les forces de police travailler avec « humilité et modestie ».

Présentant sa vision, il a mis l’accent sur l’anticipation, indiquant que la police « doit agir bien en amont et trouver des solutions avant que les crises ne surviennent ».

« Elle (la police) doit être plus inclusive, saisir les défis des populations en voie de marginalisation ainsi que ceux de l'immigration et des différents partenaires », a-t-il insisté.

Il a ajouté que la police se doit d’agir en « concertation » avec ses partenaires, notamment « communautaires », sans pour autant « être au-dessus ».

Le policier en chef de la principale métropole francophone en Amérique du Nord a relevé l’importance de parvenir à un « équilibre entre prévention et répression ».

« Quand il est question de pure répression, d'armes à feu et de fusillades, ce n'est pas le temps du dialogue, c'est le temps d'intervenir. Il n'y a pas un policier qui veut que ça dérape. Il n'y a pas un citoyen qui veut que ça dérape non plus. Donc, il faut mettre les balises en place, les outils en place, pour qu'on puisse trouver des solutions », a-t-il ajouté.

« Moi, ce qui est important, c'est que mes hommes et mes femmes, qui sont sur le terrain, travaillent au renseignement criminel. Je ne veux pas qu'on aille à la pêche, je veux qu'on aille à la chasse », a conclu celui qui est considéré comme un « communicateur hors-pair et le directeur de police le plus avant-gardiste au Québec ».

Réagissant à cette nomination, le coordonnateur du Forum jeunesse de Saint-Michel (quartier du nord de Montréal), Mimoun Mohammed Noredine, estime « très important le fait que M. Dagher reconnaisse qu'il y a du profilage racial dans le travail de la police et aussi qu'il comprenne bien les réalités des communautés vivant en sol montréalais ».
« C'est quelqu'un qui collabore beaucoup avec les autres milieux », a ajouté Noredine.

Il convient de noter que le SVPM est le premier service de police municipal en termes d’importance dans la province du Québec et le deuxième dans tout le Canada.

Le SVPM sert 1,7 million d'habitants et compte plus de 6000 employés civils et policiers.

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